C’est Marseille, Bébé !

Je sais pas, j’ai pris n’importe quoi

Ca fait maintenant quelques années que je n’achète plus de voiture : je les prends en leasing. Ce qui présente le double avantage de ne plus envisager de réparations (sauf quand je décide de vérifier que le pare-chocs du Range devant moi est vraiment aussi costaud qu’on le dit – et il l’est, je vous le confirme) et de changer de véhicule tous les trois ans.

Ca fait maintenant quelques années que je suis passée au leasing et qui plus est, du leasing BMW, qui, contre toute attente jusqu’à récemment du moins, était l’un des plus intéressants en rapport prix de la voiture / montant du loyer (je peux vous faire un cours sur la question si vous voulez).

Ca fait donc maintenant quelques années que je suis en leasing BMW et après le X1 diesel aussi approprié à mon job de communicante écolo qu’un tournage Jacky & Michel en plein déjeuner familial, je suis passée à la Série 2 hybride, à l’issue de laquelle s’est donc posée la question : mais qu’est-ce que je vais pouvoir prendre maintenant ?

En pleine crise existentialo-écologiste où j’avais élevé l’achat de produits seconde main et la fabrication de produits ménager en art de vivre (cf mes chroniques écolo), je me suis donc orientée vers les véhicules électriques. Après un tour des offres sur le marché, je me suis d’abord fait confirmer ce qui me semblait à peu près évident : Tesla, c’est pas dans mes moyens. Surtout pour une Tesla 3 que je trouve vraiment mais alors vraiment dégueulasse.

Chez BMW, ça ne marchait pas non plus avec mes finances de l’époque, surtout qu’après une série 1, un X1 et une série 2, la seule voie qui avait mes faveurs était celle du X2 voire du X4, ce qui me faisait entrer dans une dimension financière dans laquelle ni moi, ni mon banquier ni même BMW finances n’étions prêts à nous engager.

J’ai regardé ce qui se passait chez Volkswagen sans trop de conviction : passer de BMW à VW, même pour des raisons écologiques, ça m’enchantait autant qu’une redif de « Pars où t’es rentré on t’a pas vu sortir » en plein mois d’août.

C’est ainsi que je me suis retrouvée avec un catalogue MINI (groupe BMW) dont je ne sais même pas comment il m’est réellement arrivé dans les mains. A moins que je ne fusse allée de mon propre chef sur leur site pour tomber sur une Cooper SE Greenwich aux loyers 40% moins chers que ma série 2. Et sans essence. Et en plus, a priori jolie et avec plein d’options, 186 CV full électrique. Bon, avec une autonomie annoncée de 230 km (donc 180 sûrement au réel), mais comme je n’utilise plus tellement mon auto pour autre chose que de l’aller et retour à Aix ou Sanary, ça devrait passer.

Allez hop, j’appelle mon Jibou chez BMW Toulouse : c’est pas à côté, certes, mais autant faire bosser les potes. Et ça me fera un week-end sympa. Le Jibou me confie aux bons soins de Jordan avec qui je signe, en juin, le bon de commande dans la foulée. Livraison prévue pour mi-novembre, date de restitution de la Série 2.  Comme disait Forresti quand elle était drôle : chuis large.

Alors je vous passe la blague où j’ai failli demander à Dylan la cylindrée de mon futur bébé et où je me suis rattrapée in extremis. En revanche, j’apprends au cours de nos différentes conversations que la Mini a un toit ouvrant et des sièges chauffants, ce qui me faut la fort juste remarque suivante, que je vous prie de bien vouloir retenir :

– Mais vous ne savez pas ce que vous avez acheté?

Puis, arrive le temps des problèmes, aussi sûrement qu’une grève des poubellaïres de la Métropole à Noël. Le premier ? Les Mini sont fabriquées en Angleterre et en cette période post Brexit intra Covid, mon Jason commence à m’annoncer un certain retard. Plutôt fin décembre que mi-novembre… Heureusement, ma mère me prête son véhicule en attendant : non que ça m’enchante de rouler dans une Yaris plus vieille que tous mes anciens leasings réunis mais à cheval donné on ne regarde pas les dents. Et ça me laisse un joker dans ma manche pour plus tard.

Le deuxième problème ne tarde pas, prévisible comme un tweet de la #TeamOM un soir de match. Avec le retour du confinement, il n’est plus possible de se déplacer en dehors du département : Brandon, la voiture, tu vas me la livrer à Marseille. Et puis comme tu me dis qu’elle a encore plus de retard que prévu, c’est sans concession (blague de garagiste).

Le Jour J arrive enfin : le 24 février, soit trois mois et une indemnisation commerciale plus tard que prévu, je monte chercher ma Mini à Avignon (oui, c’est loin, mais à un moment, j’ai lâché…). La voiture m’attend dans un espace réservé, sous bâche. J’ai l’impression qu’on va me livrer une Aston Martin DB4. Qu’on va me dévoiler la dernière statue de Damien Hirst. Que je vais découvrir le prochain projet piscine de la Ville de Marseille (non, je déconne).

Tu parles… Lorsque le type lève le voile, c’est plutôt la statue en hommage à Johnny qui je vois apparaître. Mon auto noire. Jantes noires. Pneus larges. Deux bandes jaunes type Camarro (la Chevrolet, pas le chanteur, m’enfin) sur le capot. Je pensais avoir une voiture de connasse, en fait j’ai une voiture de counas. Une Mini qui porte bien son nom depuis l’espace intérieur jusqu’au coffre en passant, je le saurai plus tard, par l’autonomie réelle (objet d’une autre chronique). Moi qui ai toujours préféré les SUV, les breaks et autres monospaces, j’ai l’impression d’être dans un mauvais film : chérie, j’ai rétréci l’avion.

C’est à ce moment que la fameuse remarque de mon Kevin me revient en tête : j’ai acheté une voiture sans même l’essayer, que dis-je, sans ans même m’asseoir dedans, pire : sans même l’avoir vue. Et ça m’a rappelé ce reportage à la sortie des supermarchés au début du Covid :

– Qu’est-ce que vous avez acheté, Madame?
– Je sais pas, j’ai pris n’importe quoi !

Isabelle A.D.R.

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