C’est Marseille, Bébé !

AVEC OU SANS CORNICHONS ?

Vous connaissez le jeu MOTCHUS qui réveille, ou endort, les marseillais tous les jours ? Oui à Marseille, tout le monde connaît.

Vous connaissez le jeu MOTCHUS, vous qui n’êtes pas de Marseille ? Non bien sûr, alors je vous l’explique : vous prenez le MO-MO-MO-MOTUS de Thierry Beccaro et vous n’y mettez dedans que des mots marseillais, généralement issus du provençal, de l’italien, de l’arabe, des Accates Nord ou de tambouilles familiales transgénérationnelles. A Marseille, on y ajoute un CH après le T parce que tout le monde sait qu’ici, on ne prononce pas Valentine mais Valentchine ou pas Martine mais Martchine. Et donc pas Motus mais Motchus.

Vous connaissez donc maintenant tous le jeu Motchus, qui se joue généralement sur téléphone, à côté de son bol de céréales ou dans son lit avant d’aller dormir, le devoir accompli. J’en avais déjà précisé l’engouement lors d’une précédente chronique où le fondateur, himself, s’était laissé aller à quelques insultes lors d’un match de hockey qui opposait les Spartiates de Marseille à Nantes, au milieu desquelles : « Eh va jouer à Motchus, ha… ».

Motchus, un jeu sur téléphone donc, où il n’y a nibes à gagner et donc nibes à perde. A part peut-être sa dignité, et c’est bien là l’objet du propos.

Revenons sur la chronologie des événements : tout a commencé (encore) sur Twitter lorsque Laurence Mildonian et moi-même nous nous sommes auto-proclamées respectivement reine et impératrice du Motchus. Une signature bien carolingienne* de notre profil qui nous a malheureusement vite rattrapées à partir du moment où un certain Jean-François Trucchi a commencé à nous poster sa grille tous les matins. C’aurait pu s’arrêter là s’il ne taggait pas systématiquement toute la « tchim » (si vous avez suivi l’histoire des TCH, normalement, ça devrait aller). Evidemment, ça n’a pas manqué de générer des conversations et des questions qui aujourd’hui ne nécessitent même plus de contexte pour être comprises. En effet, quand tu commences à commenter un post d’un « Avec ou sans cornichons, le sandwich ? » et que tout le monde comprend très bien qu’il ne s’agit pas que d’un sandwich, c’est qu’un cap a été franchi dans le délire collectif.

Parce que ça part de là : est-ce Bernard Seignouret, est-ce le très très (très) modeste Claude, est-ce Eric Schulthess, ou Jean-Farnçois Trucchi lui-même qui a décrété qu’en l’état d’une grille, il valait mieux aller se jeter aux Goudes ? Peu importe, l’idée était lancée : tu foires ton Motchus (et attention, foirer c’est le réussir en plus de trois coups, ce n’est pas le rater complètement : on n’est pas une équipe de marque-mal…), tu foires ton Motchus, donc, tu pars te jeter aux Goudes. En prenant le bus numéro 19. A l’ancienne. D’ailleurs, on me souffle dans l’oreillette que le crédit de trois essais a été descendu à quatre les jeudis, jours où le Motchus n’a pas de lettre de départ. Et quand on commence à implanter des quotas à un jeu, façon Politique Agricole Commune, c’est qu’on est à deux doigts de déposer les statuts d’un club.

Deux ou trois Motchus plus tard, notre ami Bernard nous signale qu’on ne peut pas partir aux Goudes comme ça, les mains dans les poches et le ventre vide. Encore un peu on avait droit à un « Mange, que tu fréquentes ». Non, on ne peut pas partir comme ça aux Goudes : il nous faut un casse-croute, au risque de crever comme des gari en plein cagnard sinon. Rebondissant sur cette idée, un jour que j’avais particulièrement bien tiré mon épingle du jeu ( !), je me propose pour faire les sandwiches pour tout le monde au départ du bus, au Prado.

Las… C’était sans savoir que quelques jours plus tard, l’OM nous torpillerait une fin de match à domicile contre les pas si saucisses que ça strasbourgeois, et nos joueurs de gentiment tous se faire proposer de prendre le 19 eux-aussi. Un 19 entre-temps devenu Baler19, en référence à Léonardo Balerdi, joueur ô combien démérité de la sélection qui continue de décevoir alors qu’on n’attend pourtant plus rien de lui. Cela dit, au moins, et contrairement à d’autres achetés 32 patates, il a le mérite, à défaut de jouer, d’au moins entrer sur le terrain. Quand il n’est pas suspendu.

« Owe, si je dois préparer les sandwiches pour tout le monde, ça va devenir une industrie cette histoire », me vois-je publier, et d’ajouter peu après « y’avait la Chocolatière du Panier, maintenant il va y avoir la Sandwichière du Prado ».

Si seulement…

Le lendemain, Laurence et moi-même publions une grille bidon, mais bidon comme ça mériterait d’aller se faire une soupe d’esches, voyant ainsi s’éloigner au loin son royaume et mon empire main dans la main sur le chemin des vieux souvenirs, prêts à croiser l’espoir du PSG de gagner la C1. Car c’est un peu le problème avec Motchus, quelque 420 jours plus tard après son lancement : on a beau avoir un max de références locales entendues et réentendues dans la bouche de papy-mamy ou de tatchie dans notre enfance, le tout-venant a été liquidé et le Médéric et le Denis (fondateurs du jeu, faut-il le rappeler) commencent à s’attaquer au bizarre. A la publication de cette grille, s’en suit une discussion que d’aucuns pourraient qualifier d’improbable :

  • A quoi le sandwich?
  • Au jambon, sans la couenne.
  • Evidemment…

Comme les grilles foirées peuvent elles-aussi voler en escadrilles, le mot du lendemain nous enfonce toutes les deux dans les profondeurs d’un classement, qui, s’il avait existé, rivaliserait avec les résultats de Pécresse ou Hidalgo à la présidentielle ou de Balerdi dans la course au ballon d’or (oui j’ai décidé que ce serait sa fête). Alors que notre toujours plus modeste Claude nous affiche un 100% en 1 aussi sûrement que Neymar une entorse en cours de saison, moi j’en ai ras les Accates, et au moins autant que Mémé, à force de se faire traiter de cow-boy. Je me contente donc de commenter :

  • Avec ou sans cornichons?

Tout est dit. En 4 mots.

 

« A qui sait comprendre, peu de mots suffisent »

 

*carolingiens : anciens du Lycée Saint-Charles

Travailler, c’est trop dur

Travailler, c’est trop dur

Au risque de ma fâcher avec une partie de la population ici, je vais affirmer haut et fort que travailler à Paris et travailler à Marseille, c’est pas pareil. Et j’ai bien conscience d’enfoncer une sacrée porte ouverte en commençant ma chronique de la sorte.
Au risque de me fâcher avec une partie de la population, donc, oui, je le dis : je me demande comment ça se passe dans la tête de certains ici. Vraiment. Jugez plutôt.

Bougez avec la Poste

Bougez avec la Poste

En revenant habiter à Marseille, ce n’est pas tant avec l’administration en général que j’ai entamé une série de déboires, qu’avec la Poste en particulier. Et je me retiens de dire cette encatanée de ses morts de la Poste. D’abord parce que ce n’est pas mon genre de monter dans les tours rapidement (!). Ensuite… ben je ne sais pas… Parce que franchement, ça mérite.

Life vest under seat

Life vest under seat

Quelque part au milieu de 2014 je suis rentrée à Marseille et, allez savoir pourquoi, je sentais bien que vouloir redescendre à Marseille en ayant passé le début de ma vie d’adulte à Paris s’annoncerait, comment dirais-je… coton ? Pas piqué des vers ? Tarpin compliqué ? Putain qué pas facile ? Oui, voilà, putain qué pas facile.

En voiture, Simone !

En voiture, Simone !

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, en 2014, je suis rentrée à Marseille, après 22 ans passés à expliquer aux parisiens qui c’était dégun, pourquoi les tables des cafés péguaient et que non, pour les Rois, ton espèce de personnage en porcelaine de plastique, c’est pas une fève c’est un sujet. Sans succès.

Owe y’avait Roland Garros

Owe y’avait Roland Garros

J’ai eu mon premier client marseillais avant même de me réinstaller ici, voire de décider de rentrer, mais si on m’avait dit comment ça se passerait, croyez-moi que j’aurais décliné l’offre et pas qu’un peu. Mais, candide que j’étais, ça me faisait plaisir de mettre un peu un pied dans le sud de cette façon.

Nager en paix

Nager en paix

Alors que je nageais beaucoup à Paris, lorsque je suis arrivée à Marseille j’ai presque arrêté. Je ne vais pas vous faire un énième couplet sur les coutumes locales en matière de piscine : le comique de répétition, c’est comme l’accordéon, ça va bien cinq minutes. J’ajouterai simplement qu’en 2015, je n’étais pas encore prête psychologiquement à vendre mon dernier rein pour financer une année d’abonnement au Cercle des nageurs. Sans compter qu’à l’époque, je n’avais pas les deux parrains nécessaires au soutien de ma candidature à cette institution que je pensais particulièrement huppée (alors qu’au final…)

Je sais pas, j’ai pris n’importe quoi…

Je sais pas, j’ai pris n’importe quoi…

Ca fait maintenant quelques années que je n’achète plus de voiture : je les prends en leasing. Ce qui présente le double avantage de ne plus envisager de réparations (sauf quand je décide de vérifier que le pare-chocs du Range devant moi est vraiment aussi costaud qu’on le dit – et il l’est, je vous le confirme) et de changer de véhicule tous les trois ans.

Voyage en terre inconnue

Voyage en terre inconnue

Il y a quelques années, à cause d’une lentille de contact, je me retrouve avec un double abcès dans l’œil. Œil gauche ou œil droit, je ne sais plus, mais c’était le constat fait par les urgences de nuit de La Timone après une demi-nuit passée à envisager l’auto-énucléage à la cuillère à soupe, tellement j’avais l’impression de me frotter des parpaings dans l’œil (j’avais dépassé le stade de la sensation de sable depuis longtemps).

2022 : Paye tes voeux !

2022 : Paye tes voeux !

Bonne année 2022Paye tes voeuxLes vœux, ça se souhaite entre le 1er et le 31 janvier. Ni après, ni avant : si après l’heure, c’est plus l’heure, avant l’heure, ça ne l’est pas non plus. Les vœux, ça se souhaite entre le 1er et le 31 janvier, mais rien n’empêche de les...

Non, je collerai pas les affiches…

Non, je collerai pas les affiches…

Jusqu’à la dernière présidentielle, je n’avais jamais fait de politique et clairement, à voir tous ces galimatias entre partis ou organisations ou influenceurs, tout ça me paraissait aussi nébuleux que la fin d’un David Lynch (au hasard Mulholland Drive). Sans compter qu’à part voter centre droit, j’avais du mal à aller techniquement au-delà de la navette parlementaire (qui n’a malheureusement rien à voir avec celle de Saint-Victor).

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