C’est Marseille, Bébé !

Voyage en Caravelle

Je me suis repris un abonnement au CNM. Enfin, comme on dit ici, sur ce que moi j’appelle « le Rocher » : je suis à nouveau « meeeembre du Ceeeeercle ».

Je me suis repris un abonnement au Cercle et tant pis si ça me coûte mon deuxième rein (m’étant séparée à l’amiable du premier en 1979 pour cause de dysfonctionnement chronique), mais je ne pouvais pas passer un deuxième été de Covid à arpenter les lattes de mon parquet au motif que 1/ il faisait trop chaud pour la terrasse 2/ les marseillais étant tous en vacances, je n’avais personne pour m’accompagner à la plage 3/ il n’était pas envisageable d’y aller seule puisque se baigner revenait à faire une croix sur ses affaires jusqu’à son élastique pour les cheveux et 4/ la tournée des piscines privées impliquait la présence de leurs propriétaires respectifs et je vous demanderais donc de suivre puisque j’ai déjà dit au point numéro deux que les marseillais étaient déjà tous en vacances.

Alors j’entends déjà les non régionaux de l’étape me scander « Mais t’as qu’à aller à la piscine municipale, espèce de snobinarde ». C’est sans doute ce que j’aurais fait lors de mes 22 années parisiennes, mais c’est sans compter sur le fait que, en Août, contrairement à toutes les autres villes de France, Marseille n’a que deux piscines ouvertes (sur les 13 malheureuses encore en état de fonctionnement approximatif), et encore jusqu’à 18h30 et pas vraiment en mode nageurs. Et faites-moi penser que je vous dois une chronique sur le sujet aussi.

En résumé : je suis donc de nouveau membre du Cercle.

Depuis le mois de juillet, j’avais donc résolument choisi de venir ici tous les après-midis, matins ou soirs, en fonction des disponibilités que mon planning professionnel entendait me laisser. Soit à peu près tous les jours au mois d’Août dans la mesure où tous mes clients, marseillais ou non, s’étaient fait la belle quelque part où cette saleté de pandémie leur permettait d’aller se reposer le neurone ailleurs.

Pour ma part, et jusqu’à ce que je trouve enfin une destination possible au triple niveau financier / quarantaine / ouverture de frontière, je zonais au Cercle, profitant des infrastructures (trois piscines, c’est un quart du contingent local), des douches, du resto et de l’accès à la mer, sans avoir peur d’y laisser le magnifique Longchamp offert par mes amis pour mon anniversaire.

Aussi, un jour, sur les coups de 16h00, je m’installai sur cet espace qu’on appelle ici la plagette et qui ressemble autant à une plagette qu’une statue de Bottero à une ode à l’anorexie, un Grand Méchant Loup à un gendre idéal ou la place de la Plaine à une plaine. La plagette, ici, c’est un bloc de béton de 50 mètres carrés sur un front de mer. La légende veut qu’à une époque où le réchauffement climatique n’avait pas encore eu d’effet sur la montée des eaux, se trouvait en contrebas dudit bloc de béton, un petit banc de sable : une petite plage, donc. Le marseillais n’étant pas réputé pour se fatiguer en général et trouver des noms originaux en particulier, les membres du Cercle avaient fini par l’appeler « la plagette ».

J’étais tranquillement en train d’organiser mon futur voyage entre deux textos à mon chéri d’amour (oui, entretemps j’avais trouvé une destination pour, moi aussi, partir quelque part cet été avant de tuer un chaton à coup de méduse en rentrant chez moi) et j’étais paisiblement installée entre rien et rien puisque j’étais seule lorsque débarqua un père de famille, quadra bobo ascendant dépassé, avec ses trois marmots affublés de gilets de sauvetage, tous les quatre accompagnés d’un bateau gonflable : un caravelle bleu marine et orange comme j’en avais moi-même un quand j’étais petite pour sillonner les flots du Lavandou.

Un père de famille a priori non membre du Cercle mais bénéficiant d’accord avec les hôtels 4 étoiles à l’entour : le bateau gonflable, c’était pas très « Cercle ». Pour autant, il n’avait pas l’air d’un romano aoûtien des Catalans non plus. (Je précise Aoûtien : ce ne sont pas les mêmes que les autres mois).

Quelle ne fut pas ma surprise de le voir étaler son embarcation à plat et sa pompe à 30 centimètres des miennes… Et les trois enfants surexcités de commencer de hurler en tentant de gonfler l’engin. Comprenant bien qu’au rythme d’une gamine de 4 ans, le bateau ne serait pas sur les flots avant sa majorité, le père reprit les rennes du gonflage, s’excusant au passage pour le bruit.

Alors, garçon, c’est pas tant le bruit, qui me gêne, que la distance, tu vois.

Me disant qu’a priori ils allaient être partis dans peu de temps pour découvrir l’Amérique à bord de leur Santa Maria, je m’abstins de tout commentaire, malgré les cris élevés et mes pieds évités in-extremis.

En partant, Christophe Collomb posa son sac Monoprix non loin de moi, me demandant d’y jeter un œil. Ce à quoi je répondis qu’il n’était pas gagné que je ne fus pas partie avant leur retour.

Je pus donc me replonger un tiers dans mon voyage, un tiers dans mon chéri et un tiers dans mon George Orwell du moment (la ferme des animaux), le nez en pointe, les seins au vent, avec ce début de flemme qu’on attrape au contact permanent des bonnes choses, comme un montagnard au pied des pistes : non, je n’irai pas me baigner, y’a trop de vent.

Las, mon répit fut de courte durée : l’autonomie d’un enfant de quatre ans sur une activité étant proche d’une tranche d’émission sans publicité sur TF1 (d’aucuns, mauvaises langues, y verraient un rapport), le radeau de la Méduse réaccosta et son équipage remonta sur la plagette, toujours aussi excité – c’est que maintenant, en sus, ils devaient avoir faim. Sauf que cette fois, leurs affaires étaient à côté des miennes, alors qu’il y avait toujours autant de place : les enfants étaient donc carrément contre moi et non plus avec leur géniteur, trop occupé à dégonfler son bordel sur mes pieds.

Y perdant patience, je finis par ranger mes affaires et m’adressais au daron malotru :

  • Alors avec toute la place qu’il y a, vous avez quand même trouvé le moyen de vous installer sur mes pied…
  • Ah pardon, me répondit-il, passablement gêné.

Alors quoi pardon ? Fallait-il que je lui explique qu’on ne s’installe pas sur les gens ? A son âge ?

A 3000 boules hors taxes la cotisation du bordel, y’a pas moyen d’être pépouze sur un bout de fouta ici non plus, alors ?

Comme disait Marcel Philippot dans Palace : « Appelez-moi le Directeur ! ».

Saint-Charles, deux minutes d’arrêt.

Le premier été du Covid, en 2020, non seulement j’attrapai le Covid et ça m’avait obligée à rester chez moi 15 jours quand tout le monde redécouvrait le bonheur des bars, des restos et des plages après quatre mois de disette sociale, mais une fois sortie de mon isolement et ma désolation, je tournais vraiment en rond d’un point de vue sportif.

Souviens-toi l’été dernier

Souviens-toi l’été dernier

Quand j’ai déménagé à Marseille, je m’étais dit : ma petite chérie, tu vas d’abord regarder comment ça se passe avant d’acheter. Et acheter à Marseille quand on vient de vendre dans une banlieue chicos du 92, même avec un prêt à rembourser, ça fait de vous quelque chose à mi-chemin entre le l’héritier Mittal, la veuve Gates quand Bill sera mort et le Roi du Pétrole. Surtout à une époque où l’immobilier n’est pas à son apogée. Surtout à un moment où les banques sont à deux doigts de te payer tellement les taux d’intérêt sont bas.

(vidéo) Reachout Communication x Medinsoft : engagement au menu !

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Medinsoft, l’association des acteurs du numériques en Provence, a lancé depuis quelques mois son nouveau format : les Meet’n’Soft, mettant en scène les adhérants façon James Corben.
Une occasion pour ReachOut de rappeler la création de la commission #Time4Action, dédiée au développement durable depuis début 2020 et la présence d’Olivia Christophe au Conseil d’Administration de Medinsoft.

Le rond-point de la bitte

Le rond-point de la bitte

Ca ne faisait pas très longtemps que j’étais là et mes amis Nico et Romain avaient justement invité une ribambelle d’entre nous dans leur maison presque finie de Ceyreste, sur les hauteurs de La Ciotat, quelque part au beau milieu des pins et de l’après-midi.

C’est ainsi que nous décidons avec mon amie Carine d’aller déjeuner sur le port de La Ciotat avant de rejoindre les garçons pour y retrouver notre autre ami Guillaume, qui, lui devait nous rejoindre à moto d’Aubagne. Alors, ces détails logistiques peuvent vous sembler aussi utiles qu’un Marc Lévy dans la bibliothèque d’Etienne Klein (en livre ou en live), mais, croyez-moi, ils ont leur importance.

Le bisou à Mamie

Le bisou à Mamie

Je suis rentrée à Marseille et j’avais oublié son fonctionnement, ou plutôt, son dysfonctionnement, sans compter qu’en 22 ans, les quartiers, les habitudes et les contextes avaient changé : pendant 20 ans, je n’y suis venue que deux fois par an pour y voir ma famille et vue l’ambiance, c’était bien suffisant.

C’est Marseille, Bébé…

C’est Marseille, Bébé…

C'est Marseille, BébéAvant j'habitais à Paris, enfin, dans le 92, et j'écrivais des chroniques. Maintenant, je suis rentrée "à la maison" et je me remets à écrire des chroniques, disons, locales...  J'espère que ceux qui vivent ici reconnaîtront un peu de leur...

Charger la mule

Charger la mule

Un jour je suis devenue écolo, mais écolo modérée, hein : si j’étais convaincue qu’il fallait agir, je ne forçais personne à échanger son baril d’Ariel contre deux pains de savon de Marseille. Donc j’ai agi et ai changé pas mal de mes habitudes, à commencer par rouler en hybride, parce que tu comprends, opter pour un véhicule électrique à Marseille, au vu du peu de bornes de recharge à disposition en ville ou dans les parkings publics, c’est plus risqué que se balader en string ailleurs que dans le Marais vers 2h du matin. Surtout si t’es un homme.

Sinon, pour commander l’excellent ouvrage CHRONIQUES DU DELIRE ORDINAIRE,
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