Bonne année 2022

Paye tes voeux

Les vœux, ça se souhaite entre le 1er et le 31 janvier. Ni après, ni avant : si après l’heure, c’est plus l’heure, avant l’heure, ça ne l’est pas non plus.

Les vœux, ça se souhaite entre le 1er et le 31 janvier, mais rien n’empêche de les préparer avant…. Parce qu’à l’instar des cadeaux de Noël, de la déclaration d’impôts ou de la rentrée des classes, on le sait, quand ça va tomber. On le sait, qu’on n’y échappera pas. On le sait, qu’on n’est pas obligé de s’y prendre au dernier moment pour courir des magasins cafis* de monde, se connecter à un impots.gouv.fr au bord de l’apoplexie ou pondre des consignes sanitaires de dernière minute.

Les vœux, ça se souhaite entre le 1er et le 31 janvier mais tous les ans, c’est pareil : c’est toujours APRES le 1er janvier qu’on y pense. Quand on se retrouve devant son ordinateur à écrire ses premiers mails. Quand on se dit « Ah zut, je ne peux pas juste envoyer une facture comme ça, il faudrait peut-être que je présente mes vœux. Merde, les vœux. ». TOUS. LES. ANS. Comme si le nez dans le foie gras, les cadeaux et le closing du dernier trimestre nous empêchaient de réfléchir à une idée un peu originale. Comme si une espèce de superstition planait au-dessus de nos cerveaux, leur interdisant de plancher sur le sujet avant l’heure dite.

Alors oui, on pourrait envoyer une belle photo d’équipe ou un joli graphisme de « Bonne année 2022 ». Certes. Mais une agence de comm, dont c’est un peu le métier de faire des vœux pour les autres, dont c’est aussi le métier d’être un peu original, dont c’est surtout le métier de coller à l’identité de l’entreprise, se doit de montrer de quoi elle est capable. Et qui plus est, dans des temps record.

Nous sommes donc le 3 janvier et les équipes de ReachOut au grand complet se retrouvèrent fort dépourvus maintenant la nouvelle année fut venue, vociférant un « Owe, on a pas pensé aux vœux ! » devant leur écran, la bouche à moitié pleine du dernier petit ourson Cyril Lignac de la boite, au pied d’un sapin qui n’en peut plus de crouler sous les décos en papier faites maison et les serpentins du dernier repas de Noël. Non ce n’est pas mon salon que je vous décris.

La vraie bonne nouvelle, dans ce tableau pré-apocalyptique, c’est qu’en tant qu’agence de comm, les idées ce n’est pas ce qui manque.

– Et si on faisait une vidéo ?
– Déjà fait en 2016 et puis tout le monde fait des mini-vidéos des 2022 en 365 secondes, maintenant, rien qu’avec un iPhone, un stabylo et un magnet.

– Et une recette de cuisine ?
– Déjà fait aussi, en plus, à bien y réfléchir, ils sont tous en train de se dire que plus jamais ils ne mangent et plus jamais il ne boivent. C’était peut-être pas l’idée du siècle…

– Tiens, justement, et deux aspirines où on dirait qu’avec ReachOut , c’est la fin de la migraine et de la prise de tête sur la communication et les contenus ?
– T’étais pas encore dans la boite y’a deux ans, toi ?

– Et un smartphone où on renomme les icones en fonction de ce qu’on souhaite pour 2022 ?
– Non mais vous le faites exprès, regardez les archives, un peu, c’est la carte de vœux de 2010 !

Et l’an dernier, on a fait quoi ? Alors l’an dernier, on a testé l’humour barré de la patronne et force et de constater, comme on dit en politique pour réfléchir à son prochain argument, que ça n’a pas fait rigoler tout le monde, loin de là. Du coup, on s’est abstenu : on a dit que les idées ne manquaient pas, on n’a pas dit qu’elles étaient bonnes…

– Et si on écrivait une chronique ?
– Ah, pas mal ça. Tu l’orienterais sur quoi en particulier ?
– Bah on pourrait dire qu’en ces temps compliqués, si la joie pouvait être dans les cœurs, ce serait déjà pas mal…

C’était ça : il ne fallait pas trop en demander non plus. Souhaitons simplement, mais chaleureusement, une bonne année 2022. A tous.

*cafis (marseillais) : plein de